Manuel Cousin a franchi la ligne d’arrivée de son premier Vendée Globe sur Groupe Sétin ce samedi matin 20 février à 8 heures 35 minutes et 40 secondes après 103 jours 18 heures 15 minutes et 40 secondes de course. Il a su faire preuve d’une ténacité qui lui a permis de venir à bout de ses avaries et de terminer son tour du monde sans escale et sans assistance.

Ses premiers mots dans le mythique chenal des Sables

« C’est magnifique, je n’en ai même pas rêvé tellement c’est beau. Je ne m’attendais pas à voir autant de monde. J’ai tout donné, j’en ai bavé mais la récompense est amplement à la hauteur ! Je suis hyper heureux, vraiment ! Je pense que c’est l’un des plus beaux jours de ma vie. Tout a été compliqué, il a fallu se battre tout le temps, donc ça rajoute à la beauté de la course. »

« Dans les moments durs on se demande ce qu’on fait là et dès qu’on rentre on a déjà envie d’y retourner. J’ai pris tellement de plaisir. Jamais je n’ai pensé à arrêter, j’ai toujours réfléchi aux solutions pour aller jusqu’au bout. »

La course de Manu

Depuis le départ, Manuel Cousin n’a eu de cesse de répéter que son but serait de terminer cette course mythique dont il rêvait tant. Et c’est chose faite. Déterminé plus que tout, le skipper de Groupe SÉTIN a toujours crié haut et fort sa détermination et sa persévérance dans chaque difficulté rencontrée.

Parti le 8 novembre des Sables d’Olonne sur un rythme soutenu comme s’il partait sur une transatlantique, il enchaîne les matossages, fort de son enthousiasme. Après un pot-au-noir peu coopérant, le marin s’engage dans la descente de l’Atlantique Sud avec, comme à son habitude, un sourire jusqu’aux oreilles.

« Le temps était une vraie appréhension avant le départ, mais en réalité ça passe très vite », disait-il. Il entame alors les premières dépressions des mers du Sud avec courage et un regard d’enfant face aux premiers albatros. S’en suivent des semaines à une cadence quasi insoutenable et des premiers gros soucis qui le forceront à appuyer sur la pédale du frein.

« On passe du bien-être à une situation ou tout vous tombe sur la tête », et beaucoup de choses sont tombées sur la tête de Manu sur cette course.

En effet, le 11 décembre, après avoir passé le cap de Bonne Espérance, Manuel Cousin remarque une importante fissure sur le casque de son safran bâbord le forçant à effectuer des réparations toute la nuit durant, il ne baisse pas les bras, et repart au plus vite avec prudence. Idem début janvier lorsque son pilote automatique se rebelle et fait partir le bateau à l’abattée entrainant des dommages, notamment sur sa grand-voile. Le 8 février, c’est au tour de la tige de vérin de quille (servant à faire penduler la quille) de faire des siennes. Il passe alors 48 heures, jour et nuit, à réparer, motivé par la remontée du chenal qui se rapproche et dont il rêve tant. Face à autant d’adversités, Manu aura toujours été combatif afin d’atteindre son objectif.

Le 82ème marin à boucler l’Everest des mers

Lorsqu’on lui demande s’il repartira en 2024, Manuel Cousin confie son souhaite de réaliser un deuxième Vendée Globe, sur un bateau plus compétitif. Mais pour le moment, il savoure l’exploit réalisé.

« On m’a dit que j’étais le 82ème à finir le Vendée Globe sur les 9 éditions depuis sa genèse. Ça en dit long sur la difficulté à gravir l’Everest de mers. »

A l’issue de ces 3 mois en mer, le skipper de Groupe Sétin va prendre un peu de repos, avant d’entamer un check-up complet du bateau début mars.