Manuel Cousin connaît une remontée difficile de l’Atlantique Nord. Témoin, cette petite avarie survenue mercredi 3 février et qui s’est, heureusement, bien terminée.

« Un peu l’enfer ce pot au noir très actif pour notre passage sur Groupe Sétin avec en plus l’enchaînement de plusieurs galères…. »

Trois jours de galère

« Ça fait trois jours que je galère dans ce pot au noir mais la  journée d’hier et surtout la nuit ont été vraiment très orageuse…. J’ai rarement connu un pot au noir aussi actif avec une ambiance hyper électrique, des nuages noirs énormes avec des éclairs et du tonnerre partout autour de moi…. J’avoue que l’orage en mer, je ne suis pas fan avec tout l’électronique que l’on a à bord… Et évidemment ce que je craignais a fini par arriver, les infos vent de mon pilote principal se sont figées … Heureusement, le pilote continuait à fonctionner me laissant le temps de passer sur le pilote de secours…Plus de peur que de mal car, en le réinitialisant plusieurs fois, les infos sont revenues… Je pense que cette charge électrique présente dans l’air ne plaît pas du tout aux capteurs que nous avons en haut de nos mâts en carbone.« 

Balcon arraché

« Pendant que je m’occupais de régler mes problèmes de pilotes, j’ai entendu un bruit énorme derrière moi… Un instant, j’ai cru que je démâtais… mais en fait le T-bone (pièce qui sert à maintenir en place la poulie de Gennaker) a cédé, la poulie de Gennaker à tout emmener sur son passage et je me suis retrouvé avec le balcon arraché, planté dans la casquette juste à côté de moi, avec le Gennack qui tirait dessus…. Heureusement, j’ai eu la chance de ne pas être sur son passage !!!! Je ne vous dis pas pour se dépêtrer de ce bazar !!! Tout ça sous une pluie battante avec des éclairs dans tous les sens… Un moment dont je me souviendrai !

« J’ai réussi à choquer l’écoute et à rouler le Gennack en catastrophe…. Pendant ce temps, j’ai senti le cramé… c’était le feu rouge bâbord fixé sur le balcon qui était allumé et qui en s’arrachant à fait court-circuit…J’ai réussi à tout couper à temps…« 

« Il m’a fallu un bon moment pour réussir à tout sécuriser et reprendre ma route pour sortir au plus vite de cet endroit peu accueillant…« 

« Voilà mes dernières 24h00 dans ce pot au noir ! Je commence à être bien crevé.. A l’heure oÙ j’écris, je pense en être sorti car j’ai maintenant du vent stable et dans le bon secteur…« 

Et Manuel Cousin de conclure, toujours positif :

« Place au près océanique dans les alizés maintenant !«