Ce jeudi 4 février au matin, Manuel Cousin était à la vacation du Vendée Globe en ce 88ème jour de course. Il revient sur les conditions de navigations de ces derniers jours dans le Pot au Noir.

Une nuit un peu rock’n roll

 » C’est un petit peu rock’n’roll. On est au près et on remonte l’Atlantique Nord. J’ai eu une nuit un petit peu plus tranquille malgré les conditions. La nuit dernière, j’ai eu un passage du pot-au-noir compliqué car il était très actif et une belle galère. Une pièce qui permet de tenir la poulie d’écoute de gennaker en place a explosé. Et la poulie et l’écoute ont tout arraché sur leur passage, c’est venu arracher le balcon arrière-bâbord. Il est venu taper dans la casquette. Ça a fait un bruit de dingue. C’était vraiment tendu comme situation. J’ai réussi à choquer et enrouler le gennaker en catastrophe et rétablir la situation. J’ai tout remis en place, mais c’était un petit peu chaud ! C’est une nuit à oublier.

« Psychologiquement, on pense de plus en plus à l’arrivée à mesure qu’on se rapproche, mais il nous reste encore environ 14 jours. On prend notre mal en patience, on essaye de rester concentré, de ne pas faire de bêtise, on sait que la fin peut être compliquée aussi. On essaye de rester dans la course pour que la fin ne nous semble pas trop longue. Par rapport à un tour du monde, il nous reste très peu donc on a plutôt tendance à dire qu’on est presque arrivé, mais il nous reste encore entre 10 et 15 jours de mer. Il faut rester concentré et en prenant les choses jour après jour, ça devrait aller !« 

Un moment compliqué

« Je pense que sur le Vendée Globe, le moment le plus compliqué à vivre a été ces derniers jours dans le pot-au-noir, c’était l’enfer. J’en ai passé pas mal, et celui-ci est assurément celui qui a été le plus compliqué. J’ai perdu beaucoup de temps dedans, il était très sévère. Sinon, je ne trouve pas le temps long, même si j’ai hâte d’arriver, de franchir la ligne d’arrivée, de retrouver mes proches, et de vivre tous les beaux moments. C’est peut-être maintenant que le temps va être le plus long. « 

Trouver les ressources pour se battre

« Je pense qu’on est tous un peu pareil, on trouve les ressources pour se battre car on est seul à bord, on a qu’une envie, c’est de terminer ce Vendée Globe. C’est un projet de vie. C’est quelque chose dont j’ai rêvé depuis longtemps et j’ai cette chance aujourd’hui d’être dans cette course. On ne réfléchit même pas, on a ça au fond de nous, on va même puiser des ressources qu’on ne soupçonnait même pas nous-même. C’est une formidable école pour ça le Vendée Globe, ça permet de se découvrir aussi soi-même.  » 

Au prix de nombreux efforts, Manuel Cousin a réussi à reprendre sa 21ème place, laissée à Clément Giraud l’espace de quelques heures.