A la vacation de 10h00 ce matin avec l’organisation du Vendée Globe, Manuel Cousin est revenu sur son avarie et ses réparations à bord de Groupe Sétin. Il est désormais impatient de passer le mythique cap Horn. 

Une phase intermédiaire

 » On est dans une phase avec un petit peu moins de de vent, et ça fait du bien, même si on avance un peu moins vite. Ça faisait 15 jours qu’on enchaînait dépression sur dépression et avec les soucis de pilote qui ont occasionné des petits dégâts de Groupe SÉTIN, rien d’irrémédiable heureusement, ça me permet de faire un petit check aujourd’hui. Le jour se lève, ça se recale gentiment, et je vais pouvoir profiter de ces heures de répit pour vérifier tout le bateau et regarder ce qu’il s’est passer au niveau du pilote. « 

« C’était très violent, j’allais quand même assez vite, j’avais 35 nœuds, la mer était croisée, il y avait 6 mètres de creux, je faisais des pointes à 25 nœuds et d’un coup le bateau est parti à l’abattée. Je pensais tout casser. Il y a eu des dégâts, mais on s’en sort pas mal par rapport à la violence de la sortie de piste. Tout a été changé où réparé assez rapidement. J’ai pu reprendre ma route une dizaine d’heures après. On ne s’en sort pas trop mal. On passe du bien-être à une situation ou tout vous tombe sur la tête. On se rend compte que tout peut s’arrêter d’un coup. J’ai d’ailleurs une grosse pensée pour Isabelle (Joschke). Il faut profiter de chaque moment et faire très attention.« 

C’est dur physiquement

« On a chacun nos lots de misères, on s’écrit de temps en temps entre nous et il n’y a pas un seul bateau ou il n’y a pas eu de problèmes. Je crois qu’il faut faire avec tant que ce n’est pas trop grave. A chaque fois c’est une petite victoire. « 

J’espère que ma prochaine petite victoire, grosse pour moi, sera le passage du cap Horn. Ça commence à être concret sur la cartographie. J’espère pouvoir le passer jeudi matin ou vendredi matin tôt. Même pour des marins qui l’ont passé plusieurs fois, c’est un truc de dingue de voir le cap Horn se rapprocher. Je suis un petit peu superstitieux donc chaque chose en son temps. Dans le symbole et mythique du Vendée Globe, c’est une très grosse partie pour moi.« 

« Psychologiquement on en prend un coup et physiquement aussi. Affaler la grand-voile complètement, coudre ces voiles épaisses et lourdes, remettre le chariot, c’est dur. Sur le coup t’as l’énergie de la hargne pour le faire donc tu ne le sens pas, mais le lendemain j’avais des courbatures partout, mes mains ont doublé de volume. « 

« Physiquement on en prend un coup quand même. Ça se remet petit à petit. Ces petits moments de répit permettent de se remettre d’aplomb, on est plus serein, bien manger. C’est un vrai couple homme / bateau qu’on doit amener au bout. On pense beaucoup au bateau, mais il ne faut pas s’oublier là-dedans car c’est des bateaux qui demandent beaucoup de physique.  »