Manuel Cousin s’apprête à contourner l’anticyclone de Sainte-Hélène. Le skipper de Groupe Sétin confie qu’il continue d’apprendre des nouvelles choses tous les jours sur sa course. Il était à la vacation de ce jeudi 21 janvier.

Passage des Iles Falkland

« Le passage des îles Falkland, ça n’a pas été un cadeau. J’étais fatigué après les mers du Sud et j’ai connu 48h très compliquées, j’étais dans une sorte de mini pot au noir. J’étais vraiment cramé ! Depuis, j’ai réussi à me reposer. Moralement c’était dur. J’ai eu au moins 24h00 de vents très faibles, deux à quatre nœuds, totalement erratiques, il fallait constamment manœuvrer. C’est encore plus fatiguant que de prendre un coup de vent. « 

« J’en suis sorti, je remonte, je fais du nord-est pour contourner l’anticyclone de Sainte-Hélène. Il s’étale sur presque sur toute la largeur de l’Atlantique. On va buter, il va falloir prendre son mal en patience. Au sud de l’Équateur, les anticyclones tournent à l’inverse de chez nous. Ils tournent à l’inverse des aiguilles d’une montre. Je vais chercher des vents portants pour éviter de tirer des bords, c’est pour ça que je vais chercher l’Est de l’anticyclone.« 

J’apprends tous les jours

« Je continue d’apprendre tous les jours. En bateau plus on navigue, plus on apprend. Sur un Vendée Globe on apprend aussi sur soi, sur tellement de choses ! Ça fait plus de deux mois qu’on est en mer, et je n’avais jamais passé plus d’un mois sur l’eau. On continue d’apprendre sur le bateau, même si maintenant on commence à bien se connaître ! On est seul face à soi-même, on se forge le caractère, on apprend à aller puiser des ressources qu’on ne soupçonnait pas. On va chercher au plus profond de soi-même, notamment par rapport à la fatigue. »

Un café bien mérité

« Je viens de me faire un petit café, un petit déjeuner, tout va bien ! Même si ça fait mal au cœur de voir les copains partir devant. Miranda (Merron) et Clément (Giraud) devraient revenir aussi alors moralement, c’est compliqué. C’est comme ça ! Je ne suis pas patient, mais je travaille sur moi. Le moindre mille gagné est un mille gagné. Il faut faire ce que l’on sait faire, du mieux possible : à la sortie, on n’aura pas de regret. « 

« Cette course mythique, on en a toujours rêvé, c’est une chance énorme d’être là où je suis. J’ai aussi de la chance d’être bien entouré, par mes proches, mes partenaires. On vient aussi chercher un défi humain, on vient voir ce que l’on est capable de faire, jusqu’où on est capable d’aller. Quand c’est dur, tu te dis « tu as voulu être là ». C’est tellement extraordinaire ! Un oiseau, un coucher de soleil, une couleur de l’eau… Quand tu regardes le chemin parcouru, c’est super. »