Manuel Cousin était à la vacation du Vendée Globe ce mercredi matin à 10h. Il revient sur son quotidien, ses réparations et son arrivée prochaine.

Arrivée samedi matin au plus tard

 » Je vais avoir pas mal de choses à faire. J’ai notamment un empannage à placer et faire attention au DST (dispositif de séparation de trafic). Ça a bien soufflé cette nuit, mais le vent était assez stable. J’ai essayé de me reposer sur mon bateau, sur mon pilote et c’était une bonne nuit. Ce matin il y a encore 30-35 nœuds et ça devrait encore monter dans la journée. Il faut que tout tienne encore 24 heures, après ça sera plus calme. Je devrais arriver samedi matin au plus tard. Sinon tout va bien à bord, je croise les doigts ! « 

« Psychologiquement, c’est un peu tempête sous un crâne, avec plein de sentiments mêlés et la façon dont je termine est difficile, j’aurais aimé prendre du plaisir sur la fin. J’en ai pris énormément sur ce Vendée Globe, jamais le temps m’a semblé long. « 

Etre attentif jusqu’au bout

« Maintenant, je commence à imaginer mon arrivée, mais pas trop non plus. Tous les marins que je connais bien et qui en ont fini m’ont dit de faire attention tant que la ligne n’est pas passée. Il ne faut pas penser au pire, mais je suis quelqu’un d’assez prudent donc je reste concentré sur ce qu’il reste à faire, ça m’occupe pas mal l’esprit. J’essaie de vivre les jours les uns après les autres. Évidemment je ne peux pas m’empêcher d’y penser un minimum. J’ai toujours mon globe gonflable sur lequel je fais le tracé de ma course chaque semaine et qui me rappelle à quel point tout le parcours pour arriver jusqu’ici était incroyable. On s’attend toujours à plein de choses, c’est ce qui fait la beauté du sport, mais en réalité ça ne se passe jamais comme on le pense. »

Surveillance du bateau

« Je fais beaucoup de surveillance sur le bateau, notamment sur les safrans et plus récemment sur ma tige de vérin. Je croise les doigts car pour l’instant ça tient. Je refais des stratifications à nouveau de temps en temps quand je vois que ça demande une consolidation. Je suis à l’écoute de mon bateau, je connais très bien ses bruits car je le connais bien donc à chaque bruit je regarde ce qu’il se passe. C’est beaucoup de stress. Comme l’a si bien dit Jean Le Cam, j’essaie d’aider mon bateau à m’amener au bout. « 

« J’adapte aussi beaucoup mes réglages car il ne faut pas que ça gîte trop sinon ça risque de trop forcer sur la quille. Elle tient dans l’axe grâce aux réparations que j’ai faites donc il faut quand même faire attention. Tout ça fait que ça m’occupe et que les journées passent très vite. « 

« Il me tarde de vous revoir, de revoir mes proches et de boucler la boucle de ce Vendée Globe !  «